C'était un 20 octobre. J’vous épargne le fameux
« un beau jour de soleil dans la ville de … » Après de longues heures de travail fournies par ma mère, j'étais, enfin, arrivé. Mes géniteurs ont décidés de m’appeler
Katniss. Je ne connais absolument pas les raisons de ce choix. Une
illumination de ma mère sans doute. Et comme deuxième prénom, j'ai eu le droit à celui de ma grand-mère maternel, Miloë. Je suis née à Paris, France, capital des amoureux et des hommes en béret portant une baguette sous le bras.
Ma mère était mannequin. Vous avez déjà vu des reportages je suppose sur ces belles russes qui viennent en France pour travailler dans le mannequinat afin d’aider leur famille à subvenir à leurs besoins. Ma mère étaient l’une d’entres elles. C’est sûr leur lieu de travail qu’ils se sont rencontrés, mon
père géniteur étant photographe. Je dis
« géniteur » car il n’a pas assumé sa paternité. Quand ma mère a accouché
–mon géniteur nous a fait l’honneur de sa présence-, son visa était sur le point d’expirer. Et quand il est arrivé à terme, mon géniteur nous a laissés partir. Rien, le néant total. Et plus aucune nouvelle.
***
Le silence tombe quand Katniss lève sa flute de champagne. Une profonde inspiration et la voilà qui s’élance. Son regard se pose d’abord sur sa mère puis sur son beau-père et enfin sur les invités présents ce soir là.
J’avais préparé un discours extraordinaire, exceptionnelle, le discours parfait vous voyez ! Mais tout à coup je me rends compte qu’il est…fade. Trop travaillé, trop « parfait ». Oui, je suis lunatique ! Un coup j’aime, l’autre je déteste. Donc ce soir j’ai décidé d’improvisé ! » Katniss marque une pause pour reprendre de plus belle. « J’ai grandis seule avec ma mère. On vivait dans un petit appart’ à Moscou, je n’avais pas les derniers jouets high-techs, ni la dernière robe en vogue mais j’étais heureuse. Heureuse. Mon enfance se résume à des nuits sur un matelas au milieu de l’appartement, à des soirées à feuilletés les books de Maman, à des après-midi à courir après les chats et à constamment ingurgiter la même boîte de conserve jour après jour ! Mais j’étais heureuse, je vous assure. Et puis IL est arrivé. Je devais avoir 12 ans quand Maman m’a présenté Yvan. Depuis plusieurs semaines déjà j’entendais son nom. Toute l’après-midi Maman s’était pouponnée, je ne l’avais jamais vu aussi radieuse, aussi souriante. Plus tard j’ai compris qu’elle était amoureuse. On est donc partie diné avec Yvan. Il nous avait invités dans ce genre de restaurant où il ne vaut mieux pas regarder l’addition à la fin du repas. Et… […]
Ensuite il passait beaucoup de temps à la maison, beaucoup trop de temps à mon goût. Je ne l’aimais pas, pas du tout même. J’avais l’impression qu’il voulait me voler ma mère. […]
Avec le temps Yvan est devenu le père que je n’avais jamais connu, il a pris soin de Maman et de moi comme il l’aurait fait avec sa propre fille… Désolé… je m’étais promis de ne pas pleurer […]
Bienvenue dans la famille Yvan ! Ce dernier prit ensuite sa désormais belle-fille dans les bras et l’enlaça un long moment.
***
Le mariage bâtait son plein à l’intérieur. Quant à moi j’avais besoin d’une
pause, de m’échapper quelques instants. Yvan avait voulu un mariage princier pour Maman aussi il avait loué pour le week-end ce château datant du
je-ne-sais-plus-combientième-siècle. Je m’éclipsai donc dans le jardin à l’arrière de l’imposant bâtiment. Et c’est près d’une des fontaines que j’aperçus une silhouette familière.
Alexei. Sans aucun bruit je m’asseyais à ses cotés. Rien, aucun bruit hormis les échos de la musique qui résonnait dans la salle de bal.
Tu veux danser ? Me questionna Alexei en se levant. J’eus un rire et finis par lui tendre ma main qu’il prit délicatement dans la sienne. Quant à l’autre elle vint se poser contre moi. Ainsi maintenu il m’attira contre lui, ma tête se callant sur son épaule. Je le laissais me guider, je m’offrais entièrement à lui quand il s’arrêta soudainement.
Qu’est ce qui se passe ? J’ai envie de t’embrasser. Je n’eus pas le temps de répliquer qu’il m’embrassait fougueusement. Le temps semblait s’être
arrêté, figer. Il n’y avait plus que nous,
Alexei et moi, moi et Alexei. C’est lui qui mis fin à notre baiser.
Kirby, c’est un jeu, c’est tout. Pour moi t’es juste une fille parmi tant d’autres. Je reculai. Ma tête tournait, je tremblais et je n’avais envie que d’une chose : vomir. Lui vomir à la gueule même.
Qu… Tu joues à quoi Alex là ? Il se rapprocha et posa ses mains sur mes épaules.
Faut que tu comprennes une chose. Pour moi, tu n’es RIEN. RIEN du tout. Ajouta-t-il dans un sourire en coin.
Ne me touche pas... ! Violemment je m’écartais de son emprise.
Alors… chaque fois que tu me disais que je comptais pour toi, qu’on était… ami, inséparable c’étais du vent ? Chaque fois que tu me prenais dans tes bras, que tu me réconfortais… ça aussi c’étais faux ?! Alexei se contenta d’acquiescer. Mes yeux me brulaient, une boule se formait dans ma gorge et j’avais l’impression que mon cœur se déchirait au fur et à mesure.
Tu comprends vite Kat, pas si conne que ça en faîtes ! Ferme-là ! Ferme-là ! Hurlais-je en le projetant en arrière. Alexei réussit à se téléporter avant de toucher terre.
Je te déteste Alex… On se fait une dernière promesse, d’accord ? Tu me dois bien ça… Promets-moi de m’oublier, de tout oublier, je ne veux plus jamais entendre ton nom, le son de ta voix… Plus rien. Je me mis à courir, courir, courir. A courir pour m’éloigner, pour l’oublier. Je finis par me laissé tomber et éclatait en sanglot. Le lendemain Alexei a quitté le pays pour l’Australie parait-il, il ne m’as rien dit.
Il ne m’a pas dit non plus qu’il avait voulu me blesser pour que je l’oublie plus facilement et qu’il parte à Worthington…***
Comment ça va ?
Bien.
Sûr ?
Evidemment !
Est-ce que je suis belle aujourd’hui ?
Comme toujours.
Vraiiiiiiiment ?
Bien entendu.
Tu m’aimes ?
Oui… Ah merde !
Ethan poussa un profond soupir, il détestait perdre. Il détestait perdre face à moi et encore plus à un jeu stupide. Le ni oui, ni non en l’occurrence. On se trouvait sur le toit, Ethan assis contre le grillage, moi en tailleur face à lui. Mes mains vinrent capturer son visage. Alors le beau et mystérieux Ethan Hawkins est amoureux de moi ? Lâchais-je sur un ton voulu niais. N’importe quoi, tu racontes vraiment n’importe quoi Kirby. Ethan se contentait de m’offrir son habituel sourire. Ce sourire dont toutes les filles du pensionnat raffolent, ce sourire indescriptible. A mon tour je me contente aussi de lui sourire et lorsqu’il ne s’y attend pas, je passe ma main dans ses cheveux de façon à le décoiffer. Chose qu’il déteste. Kattttttt ! Tu fais chier ! Il ne peut s’empêcher de rire et me saute dessus, je me laisse faire et rapidement je me retrouve à califourchon sur lui. Il me fixe sans rien dire ce qui a le don de me faire rougir. Tu rougis Katniss, ce n’est pas plutôt toi qui est amoureuse ? ajoute-t-il sur son ton de monsieur-je-sais-tout. J’ouvre la bouche pour répliquer mais aucun son ne veut sortir. Et puis merde. Je viens l’embrasser, au contact de ses lèvres contres les miennes un long frisson parcours tout mon corps. Je ne suis pas amoureuse, j’avais juste envie de voir si tu embrassais bien ! Ethan éclata de rire et s’écarta, m’aidant ensuite à me relever.